Analyse comparative basée sur les apparitions d’Hillary Clinton et Donald Trump au « Tonight Show », une émission de fin de soirée diffusée sur la chaîne américaine NBC, dont l’animateur est Jimmy Fallon.
Visionnez les entrevues de Donald Trump et Hillary Clinton.
Lorsque nous interagissons avec autrui, nous mettons en place diverses stratégies de communication. Dans le cas qui nous intéresse, les candidat.es à la présidence américaine ne font pas exception à la règle. Dans leur entrevue respective, leur langage corporel révèle aisément quelle technique de communication préfèrent les sujets de notre analyse.
Donald Trump fut le premier à passer en entrevue auprès de M. Fallon. L’élément corporel le plus frappant du candidat est sa posture : il regarde son interlocuteur, mais son torse est constamment tourné vers la foule, la caméra. Cela nous donne un indice sur la cible réelle de M. Trump : être vu et entendu par le public. En général, il présente un corps en contrôle : il est rigide, bouge peu sur sa chaise, ses gestes ont peu d’ampleur et sont répétitifs. Nous pouvons affirmer qu’il contrôle même sa voix, puisqu’elle est beaucoup plus souple que son corps et cette incohérence est un autre signe flagrant de contrôle. Nous faisons donc face à quelqu’un dont la stratégie de communication est de paraître solide, en pleine possession de ses moyens et de s’assurer que le public retienne cette image.
Hillary Clinton, quant à elle, semble beaucoup plus encline à interagir avec l’animateur puisque qu’on observe que son torse est tourné vers lui. Elle est en lien avec lui (regards prolongés, corps vers l’avant) et écoute les questions jusqu’à la fin dans le but de répondre correctement. Lors de son interaction, elle se repositionne à plusieurs reprises sur sa chaise, ce qui indique qu’elle se recadre selon la question. Malgré cette adaptation, on la sent parfois mal à l’aise : les mains sont tendues, parfois mêmes « lavées », signes de tension. Par contre, sa voix et son corps sont cohérents : dynamiques, mais somme toute tendus. On ressent sa volonté de plaire aussi à travers ses multiples hochements de tête descendants et des moments de rires qui nous semblent sincères. Sa stratégie est centrée autour du fait que la relation prend le dessus sur le reste.
La comparaison est donc assez tranchée : d’un côté, nous avons un individu qui veut être perçu comme un conquérant, celui qui a un discours claire et stable; et ce message doit être retenu par le public à tout prix. De l’autre, une stratégie qui vise à être appréciée, être avec l’autre et toujours progresser dans la relation. En conclusion, nous pouvons affirmer qu’il sera très intéressant de voir s’affronter l’irrépressible et l’inébranlable dans les prochains mois, lors de la course à la présidence!
Les raisonnements synergologiques doivent être inférants, c’est-à-dire issus de l’observation, dans une démarche d’analyse logique par laquelle on admet une proposition en vertu de sa liaison avec d’autres propositions déjà tenues pour vraies.
L’ÉQUIPE
Christine Gagnon, Synergologue
Francis Maisonneuve, Synergologue
Julie Salvador, Synergologue
Nathalie Paré, Synergologue