La dernière joute présidentielle télévisée a eu lieu mercredi soir à l’Université du Nevada de Las Vegas. Les deux candidats devaient tout donner afin de convaincre les américains de voter pour eux.
Hillary Clinton était prête pour ce débat. Lorsque les questions portaient sur des sujets qu’elle maîtrisait (l’économie, les relations internationales), ses gestes étaient précis, unifiants et proches du corps. Sa posture était très droite et tournée vers les autres, un élément caractéristique de sa stratégie de communication. D’ailleurs, elle prenait souvent le temps de regarder l’ensemble de la salle devant elle, signe d’assurance. En comparaison, M. Trump passait beaucoup plus de temps dans ses notes ou à fixer le modérateur. Quant aux grands moments d’inconfort de Clinton, ils étaient faciles à identifier dû au grand contraste de son langage corporel habituel : elle se mettait à marcher sur place et son sourire d’inconfort apparaissait toujours lors de montées de stress. Un fait marquant pour Mme Clinton dans ce débat est qu’elle s’est permise d’être plus émotive que dans les itérations précédentes. Notamment lorsqu’il était question de la cause des femmes (avortement, agressions sexuelles), elle était réellement touchée, et cela s’observait par le mouvement de ses yeux qui plongeaient vers le bas, nous signifiant un moment d’émotion, d’intériorité. Comme à son habitude, elle a terminé le débat en allant vers les gens dans la salle, retrouver les siens.
Donald Trump semblait stressé dès le début : il balançait ses bras pour entrer (petit malaise) et ses yeux étaient crispés, surtout le droit, signe de stress de performance. Son énervement était facilement observable lors des sujets qui l’embêtaient, par exemple, ses possibles relations avec Vladimir Poutine. Effectivement, son geste signature de sa main droite brandie, paume vers la foule, index en l’air est survenu à plusieurs reprises, en gestes saccadés. De plus, il a manqué d’ancrage à plusieurs moments du débat, notamment lors des allégations d’agressions sexuelles : on le voyait s’agripper solidement au lutrin devant lui lorsqu’il répondait. En comparaison, Mme Clinton ne l’a pas fait de la soirée. Malgré ce stress, M. Trump était plus concentré que dans les deux épisodes précédents. Au début, il était capable de se retenir de couper la parole à son adversaire, et les moments où il aurait aimé intervenir étaient évidents: il commençait par ouvrir la bouche puis remonter le menton avant de revenir vers ses notes, signe qu’il était prêt à répondre. Probablement qu’il n’écoutait plus ce que Mme Clinton disait à partir de ce moment, car il ne clignait plus des yeux; il était profondément dans ses pensés. Lui aussi a respecté son rituel de fin de débat : rester sur la scène jusqu’à ce que ses proches viennent le rejoindre.
Quand, au dernier moment, l’animateur Chris Wallace a donné le mot de la fin aux candidats, Mme Clinton a parlé d’une voix dynamique, la tête haute avec plusieurs clignements de paupières, signe d’une grande présence. Quant à M. Trump, il a conclu avec beaucoup de gestes saccadés de rejet (main droite en mouvement vers la droite) en parlant de sa concurrente.
C’était le dernier débat, la suite de l’histoire aura lieu lors du vote, le 8 novembre prochain!
Les raisonnements synergologiques doivent être inférants, c’est-à-dire issus de l’observation, dans une démarche d’analyse logique par laquelle on admet une proposition en vertu de sa liaison avec d’autres propositions déjà tenues pour vraies.
L’ÉQUIPE
Christine Gagnon, Synergologue
Francis Maisonneuve, Synergologue
Julie Salvador, Synergologue
Nathalie Paré, Synergologue