Trump – Clinton: Le dernier acte

Mardi soir eut lieu la soirée électorale américaine. Faisant mentir tous les pronostics, Donald Trump a remporté la victoire du collège électoral, sans toutefois avoir la majorité du vote populaire. Néanmoins, les discours de M. Trump et de Mme Clinton suivirent pour respectivement accepter le pouvoir et concéder la partie. À ce moment, leur corps parlait aussi fort que leurs mots.

 

Mme Clinton, lors de son allocution, voulait paraitre forte. Elle est entrée avec le menton relevé (axe sagittale supérieur), signe d’assurance. Elle a fait son discours de manière stable, sans piétiner sur place ni prendre son lutrin, éléments habituellement associés au stress et au manque d’ancrage. Le corps droit, l’air digne, elle appuyait ses mots par des hochements de tête, signe de ponctuation. À plusieurs reprises, elle a fait des gestes rassembleurs, parlant les mains jointes l’une contre l’autre, convaincue que le fait d’avancer ensemble est la seule solution viable. Tout le long, elle regardait directement la foule, clignant lentement des yeux pour, à la fois, contrôler son émotion, mais aussi inclure la foule dans son discours. Par contre, évidemment, tout n’était pas rose pour Hillary Clinton. Ses gestes étaient plus bas et effectués avec moins d’ampleur qu’à son habitude. Elle avait à plusieurs reprises des raclements de gorge et des déglutitions difficiles, signes indéniables de stress et d’émotions fortes. Elle terminait très souvent ses phrases la bouche bien fermée, indiquant sa volonté de ne pas en ajouter et de rester alignée à son discours bien compartimenté. D’ailleurs, son mari Bill Clinton avait la bouche vers l’intérieur (en huître disons-nous en synergologie) et les coins descendants, signes d’une forte émotion négative retenue. Malgré le moment douloureux (pour reprendre ses mots), elle démontrait noblesse et force dans la défaite. Elle avait un axe rotatif gauche, item associé au lien à l’autre, lorsqu’elle parlait de sa foi envers le peuple américain; mais avec un axe rotatif droit (mise à distance) lorsqu’elle parlait de Donald Trump. Elle émettait par moment son sourire de malaise, item caractéristique chez elle, signe de contrôle des émotions. Moment fort intéressant : au début de son discours, elle a eu une microdémangeaison (A_0_D_N2_P2_66) au niveau de la base du nez à gauche avec la main gauche. Cet item est associé à un problème qui nous touche personnellement à propos de notre image, et cela semble parfaitement cohérent avec le langage corporel de Mme Clinton tout au long de son allocution.

 

Quant à M. « president-elect » Trump, c’est un vainqueur qui monte sur scène. Il dirige sa famille, puis s’installe fermement sur son lutrin. Malgré la victoire, son besoin d’ancrage demeure. Il exhibe un vrai sourire durant son discours, mais avec un axe latéral droit, signe qu’il est heureux de la situation mais toujours rigide face à la foule. D’ailleurs, il ne la regarde pas beaucoup la foule : il fixe un point au loin. Il prend beaucoup d’espace sur scène, des gestes en « expégo » (terme qui fusionne expansion et égo), signe qu’il domine; c’est un conquérant. Lorsqu’il parle du moment où Mme Clinton lui concède la victoire, il affirme qu’elle félicite le nous collectif, mais tout ses gestes le placent au centre de l’action. Dans sa tête, il a gagné; ce qui est cohérent avec les items décrits plus haut. Aussi, lorsqu’il parle de Mme Clinton, il la place à gauche avec ses mains, avant de parler de ses projets futurs pour le pays, qu’il place à droite. Ce geste s’inscrit dans une logique diachronique, c’est-à-dire qui est relié au passage du temps. Le sens du temps est le même que celui de l’écriture : le début, le passé à gauche et le futur à droite. Pour Donald Trump, Mme Clinton est chose du passé puisque c’est lui qui mène maintenant. Par contre, lorsque M. Trump parle de ses connaissances au propos du pays, tout à coup son épaule gauche prend de l’avant de le corps de manière générale descend, signe d’une grande hésitation, d’un argumentaire faible. De plus, lorsqu’il parle, on observe une grande tension dans son cou, signe de stress. En grand vainqueur, il se présente comme un meneur, mais il demeure chez lui un stress, une tension face à la situation qui l’attend.

 

Ce fut toute une soirée et un lendemain de prise de conscience pour les habitants des États-Unis, et pour le reste de la planète. Par contre, peu importe où l’on se trouve sur le globe, à défaut de comprendre les mots, la synergologie est là pour nous faire appréhender à travers le corps l’état d’esprit des gens que l’on observe.

Les raisonnements synergologiques doivent être inférants, c’est-à-dire issus de l’observation, dans une démarche d’analyse logique par laquelle on admet une proposition en vertu de sa liaison avec d’autres propositions déjà tenues pour vraies.

L’ÉQUIPE
Christine Gagnon, Synergologue
Francis Maisonneuve, Synergologue
Julie Salvador, Synergologue
Nathalie Paré, Synergologue